• Voyage

    Voyage en avion de Toulouse à Novosibirsk.

    Intro, montée du stress

        Vendredi matin. Je n'ai quasiment pas dormi de la nuit. Je suis stressée, je ne sais même pas si j'ai peur c'est tellement énorme et excitant : je pars trois mois presque à l'autre bout du monde dans le pays de Michel Strogoff, des ours, des babouchkas et des goulags. A 11h, Pierre vient me chercher pour m'accompagner à la gare. Avant il faut que je retire de l'argent pour pouvoir le changer sur place. Je retire d'abord avec ma carte de la Banque Postale, pas de problème, puis je veux équilibrer en retirant aussi de mon compte LCL avec ma carte visa premium prise exprès pour l'occasion (il y a une option pour éviter une partie des taxes exorbitantes sur les retraits en Russie).
        J'ai oublié le numéro. Complètement. Ah non, il y avait ces chiffres dedans. Ah non. Pas le bon ordre ? Non. Bref, je bloque ma carte. En rentrant chez moi, je demande à l'agence du coin de la rue : oui je peux la débloquer, mais pas ici. Un peu plus tard, pendant que Pierre amène ma valise en bus jusqu'au départ du tramway pour l'aéroport, je passe à l'agence rue de Metz. Je suis en effet presque convaincue d'avoir retrouvé le bon numéro. Mais non. Tant pis, j'ai déjà perdu trop de temps, on avance !
        A l'aéroport, heureusement que Pierre est là pour m'accompagner retirer mon pass d'embarquement et enregistrer mes bagages. Il me redonne aussi quelques conseils pour le voyage et surtout me prête son portable pour que j'appelle Papou, mon grand-père, pour lui souhaiter son anniversaire. Après cela, je passe la zone de contrôle, on me confisque mon bout de fromage de chèvre lidl : il est pas assez sec, je pourrais faire un attentat avec. Pour occuper l'attente restante avant l'embarquement sans m'apitoyer sur mon fromage de chèvre, je téléphone au numéro qu'on m'a donné à la banque, puis à ma mère. Ca fait beaucoup plus de bien de parler à l'une qu'à l'autre. Enfin à l'autre qu'à l'une. Enfin, merci maman !
        L'avion a un peu de retard à l'embarquement, les équipes de ménage n'ont pas fini de travailler, mais c'est rattrapable.

    Toulouse-Amsterdam

        Dans l'avion, je dors un peu, puis je parle avec mon voisin, de voyages, de chameaux (il en a chevauché - enfin chamelé - en Tunisie), du Tarn et de trains (il est planificateur SNCF, et avant il était aiguilleurs). Le voyage passe très vite. La preuve que c'est un voyage court, on a juste un andwich hollandais à manger (pain de mie complet et du fromage). A Amsterdam, je suis les flèches et me laisse emmener par les tapis roulants de l'aéroport. Merci aux Pays-Bas pour cet aéroport exemplaire où les duty-free boutiques s'alignent comme les maisons au bord des canaux de la ville. J'ai du temps avant l'embarquement, je suis passée à mon bureau de transfert me faire confirmer que ma valise me suit, je peux visiter un peu. Les toilettes ressemblent à des placards géants. La zone de méditation annoncée 2km de tapis à l'avance est une pièce carrée, sans âme et vide. Heureusement que c'était presque sur mon chemin. Je ne trouve que des fauteuils de massage payants, même si plus ou moins chers et accueillants. Fin de la visite.

         Dans ma salle d'attente il y a une super-vue sur le tarmac, mon avion est là.

     

    C'est ni mon avion, ni mes hôtesses, mais c'est le même modèle. Je parle de l'uniforme des hôtesses, bien sûr.
    C'est ni mon avion, ni mes hôtesses, mais c'est le même modèle. Je parle de l'uniforme des hôtesses, bien sûr.



    Amsterdam-Moscou

        J'ai choisi des places côté hublot pour tous mes vols, je ne le regretterai pas sur celui-là. Je m'endors en regardant les ailettes (enfin les espèces de clapets sur les ailes) s'ouvrir et se fermer. Je me réveille avec l'odeur de la nourriture. Salade, plat chaud, pain, beure : c'est bon ! En plus, en dessert, y'a une barre de céréales avec plein de fruit, c'est la première fois que j'en mange une comme ça, c'est bon (ne m'accusez pas de flood, ceci est un détail essentiel !). Un peu après le repas, on nous sert du thé. En dessous de nous, il y a une mer de nuages superbe. Enfin, c'est même plus tout à fait une mer : le soleil rasant du soir fait ressortir les reliefs de sa surface. C'est vraiment une vision onirique. Pendant un moment, à gauche, on voit un bout de la Baltique.
        Bientôt Moscou. J'ai un peu peur. Normalement je n'ai pas besoin de récupérer ma valise, mais Pierre m'a quand même dit de faire bien attention à si je la voyais sur le tapis de sortie... J'espère qu'il y aura un bureau de suivi du transfert, comme à Amsterdam.
    Que dalle. Amsterdam Shiphol, c'est la civilisation à outrance, Moscou Sheremetyevo c'est... presque le contraire. On fait la queue un bon moment pour les contrôles de passeport à l'entrée sur le territoire. Je n'ai pas tant de temps que ça avant le prochain avion... Le contrôle se passe bien, pas de questions, pas de remarques, je signe un papier et c'est bon. En sortant je demande aux gardes de la zone où sont les vols pour Novosibirsk. Terminal D, second floor. Second floor. C'est bien ce que m'avait dit Pierre.    


        Un chauffeur de taxi m'aborde au pied des escalators, il est assez insistant. J'essaie de l'ignorer et monte à l'étage, au moins là-haut je serai tranquille. Au deuxième étage, que des vols internationaux. Je ne suis pas dans le bon terminal. Air France, que prend Pierre et KLM n'arrivent pas au même endroit. De vagues souvenirs de questions de changement de terminal vues dans des forums de voyage (où je cherchais des informations sur les visas) me reviennent. Le chauffeur de taxi avait peut-être raison, je suis dans la merde. Les terminaux sont assez éloignés. Sale cauchemard, qu'est-ce que je fous toute seule dans ce putain de pays ? Je descends, mon harceleur de tout à l'heure m'accueille. 1500 roubles, c'est le prix marqué sur sa carte. Trop cher.

        Il y a des navettes ! Mais si je prend la navette j'arriverai trop tard me dit-il. Il a pas tout à fait tort, je peux pas me permettre de jouer avec le temps. Je négocie 1000 roubles. Je n'ai pas de roubles, il applique la conversion 1 euro = 50 roubles. La précipitation et la fatigue des touristes étrangers, c'est rentable. En vrai, 1 euro c'est à peu près 66 roubles, 1000 roubles c'est environ 16€, là je lui en donne 20 pour que le taxi démarre. C'est pas lui le chauffeur en fait. Il m'a hélé un collègue, ils doivent travailler en équipe. J'espère que ce collègue va pas essayer de me faire payer à l'arrivée. On quitte le parking, on s'engouffre sur une bretelle d'autoroute. Au bout de 5 minutes, je me rends compte que je n'ai pas mis ma ceinture. Je suis toujours agrippée au siège de devant, mon sac est toujours sur mon dos. Je me sens au taquet comme si j'étais un héros d'un film d'espionnage. Un héros complètement paumé qui pèse 50 kilos, ne pige rien à rien à ce qui se passe autour de lui et pue de la gueule c'est peut-être pas crédible, mais j'ai quand même eu une bonne montée d'adrénaline !



    Moscou - Novosibirsk

        C'est avec soulagement que je passe la porte sous un "D" géant. Je m'enregistre à nouveau, passe une zone de contrôle, tout va bien. Gate 18, comme marqué sur mon billet, il y a un vol en direction d'une ville avec un nom compliqué qui n'est pas Novosibirsk. Merde. Tiens, c'est marrant, Gate 19 il y a un vol pour Novosibirsk qui part à la même heure que le mien, mais ce n'est pas le bon numéro. La Russie est un grand pays, les avions sont petits, c'est peut-être pas impossible ? Pour ma défense, il est minuit à Moscou, 1h du matin en France et je suis sous le choc... Un monsieur très gentil m'aide à vérifier le tableau de bord. Oui, un vol a très souvent plusieurs numéros, selon les compagnies qui ont des places dans l'avion.
        Le voyage se passe bien, je vois très vite la lumière du soleil se refléter sur le moteur en-desous de moi. J'essaie de dormir encore un peu.

        L'arrivée à Novosibirsk est un choc. C'est plat. Immense. Couvert d'arbre. Des étendues d'eau immenses, qui serpentent. En-dessous de nous, la plaine de Sibérie occidentale. C'est presque un tiers de la Sibérie cette plaine. La plus grande région de plaine au monde. Je traverserai une partie de sa partie sud la nuit prochaine dans le Transsibérien. En attendant, on se rapproche de la ville, la plus grande de Sibérie, troisième plus grande de Russie (loin derrière Moscou et St Petersbourg). La première trace humaine qu'on peut distinguer au sol, c'est des quartiers de toutes petites maisons, toutes avec un rectangle de jardin : les fameuses Datchas dans lesquelles les russes viennent se reposer l'été et faire pousser plein de fruits (fraises, framboises, pommes, tomates, ...) et légumes (brocolis, patates,...). Plus loin, on voit des toits plus grands : un premier quartier de maisons ? Encore des Datchas.

    Pour avoir une idée de la géographie du coin :)
    Pour avoir une idée de la géographie du coin.


        L'aéroport est un peu à l'écart de la ville, je ne vois pas de tours URSS-style avant de me poser. Après Amterdam et Moscou, ça fait du bien de se poser sur ce tarmac ensoleillé. Il est 7h15 heure locale, 3h15 du matin à Toulouse d'où je suis partie il y a 13h, il fait beau et chaud (17°C de bon matin).


        Je m'arrête là pour ce soir : j'ai déjà écrit un roman pour pas grand-chose... Prochains épisodes : Akademgoradok avec Olga et Michel, un bout de voyage en Transsibérien, l'emménagement à Krasnoyarsk et le début de mon stage.

    En attendant, deux petites photos prises depuis mes fenêtres à l'instant :

    Même pas les jeux pour enfants les plus géniaux que j'ai vu ici. Hier, sur la balançoire à gauche, un enfant a fait un tour complet, merci force centrifuge !
    Même pas les jeux pour enfants les plus géniaux que j'ai vu ici.
    Hier, sur la balançoire à gauche, un enfant a fait un tour complet, vive la force centrifuge !

     

    Vue sur l'extérieur de la ville
    Vue sur l'extérieur de la ville.

     

    Pour voir les images en grand, cliquer dessus.

    Pour me dénoncer les fautes d'orthographe, d'expression, de bon goût et autres, m'envoyer un e-mail (si besoin, utiliser le formulaire de contact).

     

    Edit : les photos ont pas l'air de bien passer, je mets donc ici celles que JY m'a envoyées pour expliquer l'interdiction du fromage (Astérix & Obélix en Corse) :

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  • Commentaires

    1
    Aliénor
    Lundi 22 Juin 2015 à 20:17

    Waaahhhh, quelle femme courageuse ! ça donne envie de voyager ^^ !! En tous cas je suis contente que tu ailles bien, malgré tes péripéties ;) ! Vivement les prochains articles, celui-ci était sympa ! Et les prochaines photos :) ! 


    Plein de bisous et profites bien !

    2
    e-tienne
    Lundi 22 Juin 2015 à 20:59

    Les trucs sur les ailes ils appellent ça des flaps je crois.

    3
    Marcel Prout
    Lundi 22 Juin 2015 à 22:14

    Tout comme Aliénor :D

    4
    Bross the boss
    Mardi 23 Juin 2015 à 01:39

    Ah ouais, toi t'es du genre a tenter des attentats au fromage de chèvre !

    Heureusement que nos braves gardes-frontières ont su déceler ta perfide tentative avant que tu la mette a l’œuvre !

    Bon, histoire qu'on ait un aperçu de l'esprit russe, je propose que tu nous écrive le prochain article après avoir descendu une bouteille de vodka ^^

     

    Et sinon, j'ai vu des mots de passe plus safe que "russie" :)

    5
    Mélanie
    Samedi 18 Juillet 2015 à 12:35

    J'ai lu ton roman accrochée du début à la fin j'avais l'impression d'y être sérieux ^^

    Début du voyage et déjà le stress : la carte le fromage et ben..

    Alors déjà la première chose que j'ai à dire c'est: le coup de la carte bleue ça ne m'étonne tellement pas xD c'est tout à fait toi ;)

    Et le coup du fromage de chèvre mdr ^^ je te rassure même pour l'angleterre tu peux pas transporter de fromage :(

    Mais en fait c'était que le début de tes péripéties...

    Comment tu as du paniquer à Moscou... moi j'aurais paniqué sérieux.. et je me serais paumé je pense xD

    Tu t'es bien accrochée et tu as du être soulagée d'arriver! Surtout avec tant de trajet à faire.

    Je pense bien à toi :) et je vais lire le reste avec impatience.

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